Par principe, un contrat est un engagement ferme et définitif constatant la volonté des parties. Conclusion : il est normalement interdit de modifier unilatéralement le devis signé… donc le prix convenu.
Mais comme souvent lorsqu’il est question de droit, qui dit « principe », dit « exception »…
En 2016, un mécanisme juridique spécifique donnant davantage de flexibilité aux parties au contrat a été mis en place. Ce mécanisme, connu sous le nom de « révision pour imprévision », obéit à des règles très précises.
Concrètement, il permet à une partie d’imposer à l’autre son adaptation en cas de changement imprévisible de circonstances.
Pour pouvoir faire jouer ce « droit à la renégociation », 3 conditions doivent être remplies :
Attention toutefois : ce mécanisme ne profite pas au cocontractant qui s’est lui-même mis en difficulté (retard dans l’exécution du contrat, négligence, sous-estimation fautive des prix au moment d’établir le devis, etc.).
Concrètement, si vous en souhaitez en bénéficier, il vous suffira de demander l’ouverture de renégociation par courrier recommandé avec demande d’avis de réception. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre conseil habituel pour mener à bien cette phase amiable et pour éviter, dans la mesure du possible, l’intervention d’un juge.
Il est tout à fait possible d’anticiper une éventuelle hausse des prix, dès la conclusion du contrat, en insérant certaines clauses dédiées. À titre d’exemple, on peut citer :
En tout état de cause, ces clauses de révision doivent être écrites de façon à ce que les circonstances rendant possibles leur mise en œuvre soient déterminées avec précision :
De même, la procédure à suivre doit être clairement établie (délais de mise en œuvre, formalisation de l’accord, conséquences prévisibles en cas d’échec des négociations, etc.).
Avant de contester une hausse des prix, regardez attentivement votre contrat. Il est en effet possible que celui-ci soit un « contrat à forfait », comme le contrat de construction de maison individuelle (CCMI) par exemple. Dans ce cas, des règles spécifiques s’appliquent.
Rapidement, le marché à forfait permet de fixer par avance le prix pour des travaux bien précis. Ainsi, il n’est en principe pas possible de modifier le prix du contrat, quand bien même le professionnel devrait faire face à une hausse ultérieure du prix des matériaux… Sauf en cas de bouleversement de l’économie du contrat.
Concrètement, le prix convenu pourra être révisé en cas d’augmentation tarifaire importante résultant :
En cas de litige, seul un juge pourra trancher. C’est pourquoi il est intéressant de recourir à un conseil pour sécuriser le contrat initial ou la demande de révision de prix.
Comme nous l’avons vu, le contrat de construction de maison individuelle (CCMI) est un contrat spécial très encadré par la loi. En réalité, on en distingue deux :
Dans le premier cas, retenez le principe que nous venons d’évoquer : le prix convenu est forfaitaire et définitif… Sauf clause particulière convenue entre les parties.
Dans le second cas, il peut être prévu que le prix initialement convenu soit finalement révisé. Seulement ici, la loi encadre strictement cette procédure de révision, puisqu’elle ne peut être calculée :
Sources :